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Entre le logiciel et le matériel, lequel est le plus onéreux et pourquoi ? Instinctivement, la plupart des personnes valorisent plus le matériel : c’est concret, ça nécessite des usines de très haute technologie pour être produit et il s’agit de matériel extrêmement miniaturisé. À l’inverse, le logiciel, une fois produit, est simplement copié-collé et ne coûte donc quasiment rien à être distribué. Et pourtant le software coûte plus cher que le hardware… pourquoi ?

Un peu d’économie et de marketing appliqués à l’informatique

Les lois de l’économie appliquées à l’informatique (mais pas seulement) nous disent plusieurs choses :

  • Produire du matériel est très onéreux mais surtout au début. Plus le produit est construit en grande quantité, plus les coûts baissent. Une usine peut donc coûter très cher, des armées d’ingénieux peuvent faire gonfler de façon importante le budget R&D, les composants peuvent être en matériaux rares et précieux. Peu importe, plus le volume qui sort de l’usine est important, plus les produits sont abordables.
  • Produire du logiciel obéit à une loi différente. Un logiciel coûte cher à développer. Mais il coûte rien du tout (presque rien du tout) à être distribué. En fonction du volume de vente, son coût devrait donc aller en baissant.
  • En fonction de la concurrence et du nombre de personnes prête à acheter sur un marché, les vendeurs vont se positionner : entrée de gamme et produits de qualité la plus basse, milieu de gamme ou haut de gamme. Suivant le positionnement, les volumes et les marges seront différents. En plus de cela, les prix varient en fonction de la concurrence, de la nouveauté, de la renommée du vendeur.
  • La façon dont sera vendu le produit joue aussi sur son prix. En informatique, on rencontre de plus en plus des produits/services loués et non plus achetés. Plutôt que d’investir 1000 euros d’un coup, on peut louer 50 euros/mois.  L’acheteur n’investit donc plus dans un outil informatique, il l’assimile à du consommable à renouveller régulièrement. Pour le vendeur, c’est un pari : espérer que le client apportera plus de CA avec la location qu’avec une vente ferme. C’est aussi une manière de lisser les rentrées d’argent sur la durée.la même loi.
  • Un acheteur a besoin de garanties sinon il ne signe pas. Pour le matériel, c’est assez simple : si matériel défectueux, échange standard. Mais pour le logiciel ? Comment assurer le support, le suivi, les montées de version, l’accès à une aide bien faite dans un environnement hétérogène (langues, matériels sont les plus courants mais avez-vous déjà pensé aux alphabets non latins ou aux langues qui se lisent de droite à gauche ?) ? Le coût après livraison est important pour le software.

Les fabricants de matériels sont, pour la plupart, alignés dans une logique de réduction de prix de vente. Faire du volume pour pouvoir baisser les prix. Les éditeurs de logiciels sont dans une logique différente : le bon prix doit-il correspondre à ce qu’à coûté le logiciel ou bien à ce qu’il apporte ?

  • Les logiciels vendus en grande quantité sont proposés à un prix qui correspond à la valeur qu’ils apportent (1000 euros la licence Photoshop ou 50 euros/mois l’abonnement) ;
  • Les logiciels vendus à l’unité sont proposés à leur coût de fabrication. Et comme le développement prend du temps et nécessite des compétences poussées, les prix s’envolent rapidement.

Voila pourquoi, succinctement, les logiciels coûtent plus chers que le matériel.