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Il existe des métiers ou l’attention que l’on prête à sa tâche n’est pas très importante. C’est le cas des métiers répétitifs par exemple ou des métiers ou il faut jongler avec plein de micro-moments en permanence (le secrétariat par exemple). À l’inverse, il existe des métiers ou il faut être particulièrement concentré : les métiers dangereux, les métiers qui nécessitent de la précision et une bonne partie des métiers ou le cerveau doit réaliser des tâches ardues. C’est le cas des métiers du développement web.

Autant un technicien informatique qui installe et configure les ordinateurs peut se permettre de travailler dans un environnement fait d’interruptions, autant un codeur ou un analyste programmeur a besoin de longues périodes de travail en pleine concentration.

Que fait l’informaticien devant son écran ?

Lorsqu’un développeur « rentre » dans un programme (les siens et encore plus lorsque c’est le travail de collègues), il a besoin de :

  • Changer de langage courant (un peu comme lorsque l’on lit/écrit dans une autre langue que sa langue maternelle) ;
  • Faire preuve d’abstraction, de comprendre la logique imaginée ;
  • Manipuler des données abstraitres, leur états initiaux (avant d’être traitées par le programme en cours) et leur devenir numérique (ce que l’on doit obtenir au final) ;
  • Imaginer tous les cas de figures possibles ;
  • Trouver la meilleure solution (la plus rapide, la plus performante, la plus élégante, celle qui vieillira le mieux…) pour résoudre la tâche demandée.

Impact des interruptions

Réaliser toutes ses tâches est exigeant et nécessitent de nombreuses minutes avant d’être vraiment performant. Et la moindre interruption (collègue, email, coup de téléphone…) peut faire sortir le développeur de sa bulle productive. Et lorsqu’il peut de nouveau se concentrer sur son travail de développement, il lui faut de nouveau ré-intégrer l’ensemble du contexte. Pas du tout évident.

On peut comparer cette difficulté pour un informaticien à changer de tâches à la volée avec l’état d’esprit que l’on a lorsque l’on s’offre des vacances. Avant de partir, tous les dossiers sont bien en tête et même si le repos se fait sentir, on travaille de façon efficace. À l’inverse, au retour des vacances, plein de détails se sont envolés, on se trouve lent et on fait de grossières erreurs. Au bout de quelques jours, la routine est revenue et le rythme de travail est de nouveau performant.

Pour un informaticien, passer d’une activité à l’autre est très exigeant (en temps et en charge cognitive) et au final pas du tout rentable. À l’inverse, planifier des sessions ininterrompues de code de 2, 3, 4 heures ou plus est bénéfique et souvent très productif. C’est pourquoi de nombreux informaticiens travaillent avec des casques audio sur les oreilles ou en dehors des horaires habituels de bureau afin d’être certain de ne pas être dérangé. Pour travailler vite et bien, merci de laisser les informaticiens tranquilles !

Photo : Hackny